15/04/2016

Le contrat social.

"Le contrat social désigne tout ce qui se réfère aux participants dans une partie de JDR, aussi bien la cohésion du groupe, les aspects logistiques, l’observation des règles, le fait d’accepter de jouer le jeu, le fait de produire un contenu conforme aux attentes du groupe, la congruence des participants entre eux et avec tous ces éléments."
(citation de Frédéric Sintes, sur son article sur le contrat social)
  
Je trouve que ce paragraphe devrait être imprimé en gras dans le quart de couverture de tout les jeux de rôles.
Car j'ai déjà vécu à mes début, mais aussi à ma table, ce moment ou le MJ et/ou ses joueurs posent les mains sur la table et déclare : on a un problème, je ne m'amuse plus.


Et, soyons francs une minute : si on se réunit régulièrement, envers vent et marrés, au lieux de rester tranquillement chez nous à lire un bouquin, regarder des vidéos de chat ou rependre son génome un peu partout, c'est qu'on vient au JDR pour s'amuser.

Le truc, c'est que nous sommes humains, d'age et d'origine mixte, d'éducation et de situations différentes (et c'est cette mixité qui fait la beauté du JDR).

Et nos objectifs personnels sont tous differents, et nos personnalités également.

Il est donc très important de fixer, même si certains trouverons ça abrupte, le contrat social à l'instant même ou le MJ et les joueurs sont en train de ce dire, oh j'aimerais jouer à tel jeux, à tel univers, à tel concept.

- - -
Oui, mais Pourquoi?

J'ai eu mes débuts en temps que MJ avec (comme beaucoup je pense) avec un groupe d'amis. Le JDR mine de rien, ça ne se trouve pas en claquant des doigts et vu que m'on entourage était plutôt chaud pour tâter du dé, j'ai réuni deux boites de D10 et des règles et hop, en avant.

Sauf que nos parties ont été un mélange de frustration et de plaisir (pour moi, c'était certain mais aussi peut être pour mes joueurs).

Car... et bien, les parties n'était pas accordées entre ce que "je" et ce qu' "ils" voulaient.

Nda: Plantons le contexte, j'ai depuis ma première connexion au net régulièrement fait des personnages sur des forums, chaque forum a ses règles, mais grosso modo on demande souvent de pondre un personnage complet, avec un bon background et de le lancer dans la grande machine avec tout le monde pour faire de belles histoires sous l’œil bienveillant des Mjs. J'ai été joueurs, modérateurs, admins, MJ, bref, cet univers c'est un peu ma madeleine de Proust. Un beau monde de nounours sur le concept, où on apprend rapidement que les humains (surtout quand on ne les voit pas et moi le premier) sont de beaux malades.


A l'idée du JDR, j'avais envie de faire vivre des parties Épiques à mes joueurs, à les lancer avec la puissance dans un univers qui allaient s'effondrer sans leur aide, et d'en faire des héros reconnus. De les confronter a des cultures et des PNJs exotique.

J'attendais des personnages qui se seraient construits au fils des aventures, et qui aurait affronter le danger et dont on aurait vécut les hauts faits et les échecs.

Bref, de l'Héroique.

Mais l'héroique se marie moyennement avec le comique et le graveleux, encore moins avec l'alcool qui ponctuais les soirées. Mes joueurs voulaient découvrir le Jdr, tester un peu lancer deux trois dés et s'amuser. Donc puisque nos attentes n'étaient pas les mêmes, les parties avaient un petit coté de monstre de frankenstein sur batterie.


"Bienvenuuuuus dans XASTAROTTTT." 
(citation exacte d'un de mes saloupiots de joueurs en début de partie )

Ce n'était pas mes pires parties, mais ce n'était pas non plus les meilleures. Nous faisons du jeu de rôle, mais ni ma maitrise ni le jeu, ni mes scénarios n'était adaptés à mes PJ.

(NDA Il m'aurait fallut un univers plus propice au comique-fantaisie comme du Donjon de Naheulbeuk)

Mais ce bug venait de l'absence de contrat social, finalement, chacun était là et on expérimentait, à tâtons, à tout niveau. Je penses que c'était une bonne chose.

- - - 

Lorsque j'ai abandonné ce groupe j'ai rejoins ma table actuelle, et un peu refroidit par mes expériences, je me suis lancé en temps que joueur, et la situation s'est ma foi beaucoup améliorée... Je pense que l’expérience de notre MJ aidait beaucoup et ainsi commença l'age d'or du JDR c’était nouveau, la machine tournait. C'était beau.

Puis nous avons appliqué le MJ tournant pour varier les plaisirs et les choses sont allées en s'améliorant. J'ai découvert des maitrises différentes, retentée deux trois trucs avec un peu de succès, dépoussiérer mes notes, bosser sur l'univers Cyberpunk qui me plait pour son aspect Dystopique et pourri avec une lutte contre le monde.

Mais, vint fatalement le moment, où la routine arrive et ou en tant que MJ, les choses ont commencer à ne plus marcher.

Je me suis retrouvé avec un Joueur qui me regarde et qui me dit :


"Les runs dans Cyberpunk, c'est bien beau, mais je vois pas pourquoi mon personnage continuerait, là il a de l'argent de coté donc bon." 
(citation approximative d'un de mes joueurs)

Donc bon.
Je me suis bien gratté le menton. A Cyberpunk, on joue des Runneurs, c'est un univers assez linaire dans le principe et de mon point de vue, c'est pas vraiment un problème. Je veux dire, quand nous jouons a Cthulhu, c'est le même principe, on va d'aventure en aventure et personne n'avais jamais dis.


"Écoutes, ton enquête sur un truc mystérieux, très peu pour moi, je suis à peine revenu de la dernière enquête dans ce putain de manoir."
(citation qui a du sortir de la bouche d'un Joueur de Cthulhu avant que son MJ l’étrangle) 


Je pouvais comprendre que le personnage et/ou son joueur ne s'amusait plus, mais pas que l'un ou l'autre tenter... quelque chose en jeu.

Déjà son personnage était pas très clair pour moi, et mes actions sont allées un peu contre lui. Mais, le joueur n'a jamais tenté de dévier le cap que j'avais établi. Je suis pourtant pas du genre à aller contre une idée d'un PJ, quelle qu'elle soit ! Il m'aurait dit, la mission je l'envoie chier, je vais là bas faire telle chose, ca m'aurait plus.

Sauf qu'il m'a dit : Je m'emmerde en somme et que ca ne m'aide pas.

En fait, j'étais devant un problème majeur. Mon joueur et mon n'appréhendons pas le "Jeu de rôle" de la même façon. J'ai cru sur le moment qu'il trouvait la partie trop linéaire et dirigiste, et j'ai eu une idée de bousculer la "zone de confort" et plutôt que de rester sur le concept inital, j'allais offrir à mes joueurs la possibilité de marquer l'univers, de leur faire construire un truc et de tenter, plus qu'une survie au jour le jour d'évoluer.

Nda: c'est ma philosophie dans Cyber, si tu veux tenter un truc, tente ! il ne te manquera que l'argent, et cet argent passera par des runs, ou par tes actions dans le monde, l'ouverture d'un commerce, la création d'une corporation, tout ça c'est possible, no fucking limits.

Nouveauté, renouveau, et en avant la machine était repartie après une discution. Mensonge.Mais la bête n'était que poussée par mes doigts et très vite, je me suis retrouvé avec mes deux Joueurs en face à face. Et nous ne jouions plus.

"La situation est stable je ne sors pas."
(citation approximative de mes joueurs le jour où ils ont tué mon âme de MJ)

Je NE SORS PAS ? Dans un univers Cyberpunk ?!
PARDON ?

Est ce que mes joueurs sont a ce point sur que je n'attaquerais pas leur QG? Que je ne raserait pas leur "rares" efforts ? Mais ? Les parties s'enlisaient dans le rien, j'ai essaye deux trois trucs, des acroches, mais.

Les parties étaient faites de rien, sauf quand je forçais les scénars, et rapidement, j'en ai eu plein le cul.

J'étais mauvais MJ, basta, on remballe, je jouerais et je me pose plus de question, faire du bruit derrière le paravent c'est fini pour moi.

- - -
Mais bon, Mjter c'est une drogue comme une autre, et je me suis dit que peut être une nouvelle aventure étais possible. J'ai donc choisi de jouer Agone, car j'adore cet univers, que le système du JdR était très proche de Cyberpunk 2020 et que c'est un univers fantasy sur la magie où les personnes, des vraies héros à leur apogée arpentent les coulisses de leur monde (je ne dit rien pour pas spoiler)

Un monde fantasy basé sur l'art et la création, complexe et emplies de curiosité mais avec une base méd-fan très classique pour les pécores lambda, des magies suptiles, des personnes puissants.

Ouaip, je le sentais bien, j'était motivé j'ai compilé les bouquins et scénarios, j'ai pris mes notes, tester le systeme de jeu sur un cobaye, bref, j'étais chaud comme la braise.

Je fais la description rapide de l'univers connu et détaillée de la zone de départ. Je précise que les personnages vont sur la découverte du monde, mais qu'il peuvent voyager ou être sédentaire, bref.

Et là, c'est le drame.

Ouaip, car je demande une page de background avant de lancer l'affaire.

Amazing.
Impossibru... Créer une page sur un personnage dont on a le concept, en discutant avec le MJ des possibilités, bah c'était impossible apparemment (Est les forums qui m'ont habituée a faire des personnages avec une VIE ?). Les choses allait déjà pas fort, mais à l'annonce que les personnages sont des "Inspirés", les élus du monde et que par conséquent ils doivent pratiquer une forme d' "art" quelle qu'elle soit c'était devenu l'Everest en sandalettes, cette création de personnage.

La j'ai bataillé pour voir. En gros, une semaine sur deux (Nous étions 4 et le 4ème n'était pas disponible une semaine sur deux) :
  • Soit je Mjtais
  • Soit nous ne faisions rien, et nous avions vite fait le tour des jeux de plateaux / salle de ciné et séances de putain de je fous quoi ici je vous aimes bien les potes mais là on s'emmerde franchement
Donc bon, j'avais un univers qui me tentais et qui avait du potentiel. Maiiiis, et bien c'est au putain de pied de biche que j'ai arraché les personnages et comble du comble l'un des deux n'avait rien a foutre dans l'histoire telle que présentée.

Sur le coup, j'ai directement laissé tombé. Je veux dire me farcir des scénarios d'ennuis qui n'avencent pas. Plus jamais et le spectre de la campagne inachevée de Cyberpunk semblait aspirer toute envie de nouveauté chez mes joueurs.

J'ai du faire de très bonne parties (du point de vue de mes joueurs vu qu'ils insistaient) ou alors mes autres tentatives devaient être exécrables.

Bref, la situation était tendue.

- - -

Arrivent les grandes vacances et l'arrivée pour un mois de mon cousins chez mes parents (vous vous en cognez, mais bon). Alors que je passe un week-end, mon frangin joueur occasionnel me dit qu'il est intéressé par le Jdr, et me demande d'organiser une partie.


Je suis un Mj de merde, aussi j'ai pas franchement envie de le dégouter du jeu, mais en même temps je me dis que mon cousins, n'ayant pas franchement de contacts avec ce "monde" ne tentera pas l'occasion sans moi.

Je me rappelle mes débuts et les bons moments, et je me pose face à mes cousins.

J'explique quel est l'univers, qu'ils vont jouer des personnages a peine au dessus de la norme, qu'ils vont jouer des Runners et qu'en tant que tels, ils iront de contrats en contrats pour se faire un salaire plus descend, je leur demande quels personnages ils veulent jouer et ce qu'ils attendent de la partie.

Ils veulent découvrir l'univers trash et violent et se bastonner? Vendu.

On créer les personnages et à l'arrachée en fait un scénar. Puis un autre. Puis un autre. Chaque passage chez mes parents devient la séance Jdr en famille. Les personnages évoluent dans le décors, réagissent avec les PNJs, s'installent.

Je laisse alors tomber les règles modifiées de Cyberpunk 2020 que j'utilisais, non pas qu'elle soit mauvaises, mais mes modifications successives ont trop perturbé le jeu. J'utilise le système de Fuzion et l'univers deviens beaucoup plus "dur".
Et merde... ça tourne bien.

Alors oui, probable que l'univers plaisent bien a des Adolescents de base, et qu'en tant que nouveaux joueurs ils sont plus simples a satisfaire.

Mais je pense que c'est cette discutions préalable qui a fait toute la différence dans l’expérience de jeu. Nous savions tous des le débuts ou aller, et ça a permis d'écrire noir sur blanc ce que nous pouvions attendre de la partie.

Et également de demander simplement un changement dans l'optique de jeu.

Mes joueurs m'ont dire : Nous voudrions faire un dojo, nous avons fais leur dojo. Je leur ai dit, j'ai dit : j'ai une idée pour un scénario d'infiltration ca vous dit ? Ils m'ont dit oui, je l'ai écrit ce scénario d'infiltration bien chaud et je l'ai intégré à leur aventure par le bien d'un PNJ qu'ils connaissaient.

Et chaque partie est fun.
- - -

J'ai donc profité de mon regain d'enthousiasme pour retenter l'aventure Cyberpunk avec ma table, dépoussiérer tout ça.

Et la même mécanique bugée a repris... Je n'ai pourtant pas changer ma façon de MJter. Mais je pense cerner le problème.

Nous n'avons fait aucun contrat social dans aucune de nos campagnes quel que soit notre MJ. C'est très difficile d'établir un contrat social, car il passe forcement par une phase de conflit et présente le risque... et bien, de ne pas jouer du tout.

Mais, quel que soit notre campagne, nous avons systématiquement l'arrivée de la crise: Le moment ou chacun perd son enthousiasme car l'accumulation des frustrations arrive à un stade ou le plaisir disparait.

Alors, on ne dit rien et on attend, et le MJ finit par péter un câble et remettre rapidement les pendules à l'heure.

Mal le plus souvent, car l’échange n'est pas entre participant au jeu de role, mais dans une relation de conflit entre MJ/PJ. Et a ce moment, a part de la frustration, rien ne ressort de la discussions, on change rapidement deux trois trucs, mais le problème de font est encore là.

Et tant que nous n'aurons pas fixé précisément nos objectifs personnels et présenter a tous les faits, je penses que nos campagnes iront toutes droit vers un mur.

Car mieux vaut savoir clairement qu'une chose n'est pas possible, ou que l'histoire n'ira pas que dans notre sens. Que de ronger son frein en silence pendant des heures.

Oh... je viens de tilter (et c'est pour ça que j'écris mes idées telles qu'elles viennent). Ce post, m'a fait réaliser que, voulant démontrer l'importance de ce contrat je me suis convaincu tout seul.
Il va falloir que j'essaye du coup, que je prenne mes joueurs pour leur dire.

Écoutez, les choses sont en trains de partir en couille là, et notre partie si elle est bien aujourd'hui ira mal dans moins de trois mois. Il vaut mieux arrêter tout de suite, si les choses ne nous plaisent pas et le dire. Je veux pas de faux semblants, j'ai la sensation qu'on est en opposition et donc qu'on n'arrivera a rien ensemble.

 - Qu'attendez vous de ma partie?
 - Que voulez vous faire en temps que joueurs ?
 - Qu'est ce que vous aimez dans ma maitrise ?
 - Qu'est ce que vous n'aimez pas? 


2 commentaires:

  1. Hello. Perso, j'ai plusieurs fois tenté des mini-sondages après-partie auprès de mes joueurs, afin de savoir ce qu'ils avaient aimé/pas aimé dans la partie et ce qu'ils aimeraient jouer.

    Mais je me rends compte que c'est effectivement la mise en place de ce fichu "contrat social" en tout début de campagne qui peut faire toute la différence et sauver les futures parties. Notamment, répondre à la question cruciale "qu'est-ce que vous voulez jouer ?".

    le Jdr FATE propose tout un chapitre sur la question avec une feuille de campagne que les joueurs remplissent au tout début de la première session. Ensuite, vient la création partagée des persos. Je trouve l'idée assez géniale.

    Si tu veux y jeter un oeil, l'éditeur a mis en ligne gratuitement le livre de base en français (sans les illus). Franchement je trouve que ça vaut la lecture. ;)

    RépondreSupprimer
  2. J'oubliais : voici le lien : https://fate-srd.fr/wikifate/_media/ressources/fate_systeme_de_base_-_srd.pdf

    :)

    RépondreSupprimer

Un mot?